jueves, 6 de agosto de 2009

Leda en espera de esas alas: Pierre Louÿs y las alabanzas de las dichosas tinieblas


Este hermoso cuento de Pierre Louÿs, dedicado a su gran amigo André Gide, está dividido en cuatro partes y relata el encuentro entre una Leda que no es reina si no ninfa. Esta Leda huirá de sí misma, de sus recuerdos y de otro encuentro. Es un bello relato, en el que una inocente y dulce Leda encuentra su razón de ser, su pasión y adquiere consciencia de su cu
erpo una vez que se ha unido al cisne. Leda encuentra el amor, su camino, su propósito en la vida, aunque algunos eventos desafortunados ocurran luego.

La historia, como en el Decamerón (no sé por qué me lo recordó), comienza con un narrador llamado Mélandryon, que se dispone a contarle a cuatro chicas nuestra historia, la del encuentro de Leda con el Cisne.. eso sí, es una historia distinta, diferente, apasionada y triste de una ninfa que se busca a sí misma, de una blanca y azul ninfa que alcanza la felicidad verdadera al encuentro del amor. La historia está cargada de símbolos, que como en el amor, y así lo advierte Mélandryon, no deben ser descifrados, he allí su principal atracción:

»Mais il ne faut pas le dire, il ne faut pas le savoir, il ne faut pas chercher à l'apprendre.
Telle est la condition de l'amour et de la joie. C'est à la louange des bienheureuses ténèbres».


Y el Dios del río en el que Leda es amada por el cisne, le aclara un poco a Leda lo que le ha pasado:


«Tu es la nuit. Et tu as aimé le symbole de tout ce qui est lumière et gloire, et tu t'es unie à lui.» Du symbole est né le symbole et du symbole naîtra la Beauté. Elle est dans l'oeuf bleu qui est sorti de toi. Depuis le commencement du monde, on sait qu'elle s'appellera Hélène ; et celui qui sera le dernier homme connaîtra qu'elle a existé.» Tu as été pleine d'amour parce que tu as tout ignoré. C'est à la louange des bienheureuses ténèbres.

La primera edición de este cuento se encuentra en la Librairie de l'Art Indépendant en 1893. Apareció compilada en la primera edición del Crépuscule des Nymphes, París (1925).

"...son corps attendait déjà le battement des ailes du Cygne"

Lêda ou La louange des bienheureuses ténèbres
de Pierre Louÿs


On n'y voyait presque plus. Une invisible Artémis chassait sous le croissant penché, derrière les branches noires qui pullulaient d'étoiles. Les quatre Corinthiennes restaient couchées dans l'herbe près des trois jeunes hommes ; et l'on ne savait plus très bien si la dernière oserait parler après les autres tant l'heure était au silence.

Les contes ne doivent être dits qu'en plein jour. Dès que l'ombre est entrée quelque part, on n'écoute plus les voix fabuleuses parce que l'esprit fugitif se fixe et se parle à lui-même avec ravissement.

Chacune des femmes étendues avait déjà un compagnon secret dont elle créait le charme à l'image réelle de son désir enfantin. Pourtant, elles ouvrirent toutes les yeux dans l'obscurité quand le grave Mélandryon dit ces premières paroles : «Je vous conterai l'histoire du Cygne et de la petite nymphe qui vivait sur les bords du fleuve Eurotas. C'est à la louange des bienheureuses ténèbres». Il se releva, mais à demi, et s'appuya d'une main dans l'herbe, et voici comment il parla :

I

EN ce temps-là, il n'y avait pas de tombeaux sur les routes, ni de temples sur les collines. Les hommes n'existaient guère : on n'en parlait pas. La terre se livrait à la joie des dieux, et favorisait la naissance des divinités monstrueuses. C'est le temps où l'Echidna enfanta la Chimère, et Pasiphaé le Minotaure. Les petits enfants pâlissaient dans les bois, sous l'effroi du vol des dragons.

Or, sur les bords humides du fleuve Eurotas, où les bois sont tellement épais qu'on n'y voit jamais la lumière, vivait une jeune fille extraordinaire, qui était bleuâtre comme la nuit, mystérieuse comme la lune mince, et douce comme la voie lactée. C'est pourquoi on la nommait Lêda.

Elle était vraiment presque bleue, car le sang des iris coulait dans ses veines, et non comme aux vôtres le sang des roses. Ses ongles étaient plus bleus que ses mains, ses papilles plus bleues que sa poitrine, ses coudes et ses genoux tout à fait azurés. Ses lèvres brillaient de la couleur de ses yeux, qui étaient bleus comme l'eau profonde. Quant à ses cheveux en liberté, ils étaient sombres et bleus autant que le ciel nocturne et vivaient le long de ses bras, si bien qu'elle paraissait ailée.

Elle n'aimait que l'eau et la nuit.

Son plaisir était de marcher sur les spongieuses prairies des rives, où l'on sentait l'eau sans la voir, et ses pieds nus avaient des frissons de bonheur à se mouiller obscurément.

Car elle ne se baignait pas dans la rivière, de peur des jalouses naïades, et d'ailleurs elle n'eût pas voulu se livrer à l'eau tout entière. Mais qu'elle aimait se mouiller ! Elle mêlait au courant rapide l'extrême boucle de sa chevelure et la collait sur sa peau pâle avec des dessins lentement recourbés. Ou bien elle prenait dans le creux de sa main un peu de la fraîcheur du fleuve qu'elle faisait couler entre ses jeunes seins jusqu'au pli de ses jambes rondes où il se perdait. Ou encore elle se couchait en avant sur la mousse trempée pour boire doucement à la surface de l'eau, comme une biche silencieuse.

Telle était sa vie, et de penser aux satyres. Il en venait quelquefois par surprise, mais qui s'enfuyaient effrayés, car ils la prenaient pour Phoebé, sévère à ceux qui la voient nue. Elle aurait voulu leur parler, s'ils se fussent arrêtés près d'elle. Le détail de leur aspect la remplissait d'étonnement. Une nuit qu'elle avait fait quelques pas dans la forêt, parce que la pluie était tombée et que la terre était torrentielle, elle avait vu de près un de ces demi-dieux endormi ; mais elle avait pris peur à son tour et était revenue tout à coup. Depuis, elle y passait par intervalles et s'inquiétait des choses qu'elle ne comprenait pas.

Elle commençait à se regarder aussi, se trouvait elle-même mystérieuse. Ce fut l'époque où elle devint très sentimentale et pleura dans ses cheveux.

Quand les nuits étaient claires, elle se regardait dans l'eau. Une fois elle pensa qu'il serait mieux de réunir et de rouler sa chevelure ensemble pour dénuder sa nuque qu'elle sentait jolie dans sa main caressante. Elle choisit un jonc souple pour serrer son chignon bleu et se fit une couronne tombante avec cinq larges feuilles aquatiques et un nénuphar languissant.

D'abord elle prit plaisir à se promener ainsi. Mais on ne la regardait pas, puisqu'elle était seule. Alors elle devint malheureuse et cessa de jouer avec elle-même. Or, son esprit ne se connaissait pas, mais son corps attendait déjà le battement des ailes du Cygne."

En las alas del cisne
Ivonne Reek

Para leer la historia completa en francés: Lêda ou La louange des bienheureuses ténèbres

El cuento en español -con traduccción de José Luis Gamboa, bajo una licencia de Creative Commons- puede ser leído: AQUÍ

Pierre Louÿs nace en Bélgica (1970), pero es trasladado a París, lugar en el que siempre residirá. Inscrito en el grupo de provocadores (junto a Oscar Wilde a quien asesoró para escribir Salomé), simbolistas y parnasianistas, comenzó a escribir sus primeros textos eróticos a los 18 años. Exploró el tema del lesbianismo en la obra Las canciones de Bilitis (Les Chansons de Bilitis, 1894). Fue uno de los escritores más leídos en el París de su época y también uno de los más prolíficos; entre sus muchas obras están: Astarte (1891); Mœurs Antiques; Les Aventures du roi Pausole (1901); Manual de Urbanidad para Jovencitas (1917), Psyché; Trois Filles de Leur Mére. En su lecho de muerte, acaecida el 06 de junio de 1925, Louÿs continuó escribiendo versos obscenos.

3 comentarios:

  1. No hablamos francés Mariana, ya nos cuesta el español y algunos lo hablamos bien mal.

    Nos quedamos con las ganas no importa por esta vez pero por favor la próxima piense en su público menos culto.

    Saludos.

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  2. Ta dificil, lo leere en Español...jajajajaja.

    Un Abrazo.

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  3. pero que brutos soís, no habeís leido PINCHA AQUI.... para leerlo en español, teneís que leer hasta el final...

    Saludos.

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